Même une journée de JAPD passe vite. Ça me manquait et me manque de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir d'autres personnes.
Ma sœur écrit une lettre à mon père. Je ne savais même pas quoi dire. Je ne pensais pas qu'elle ferait ça, ça a toujours été moi qui faisait la communication, de la famille aux étrangers, qui demandait ou étaient les toilettes au restaurant pour elle, parce qu'elle n'aimait pas, et d'ailleurs c'est toujours moi qui demande si il y a d'autre taille de pantalons pour elle, c'est moi qui fait tout ça, qui ait fait ça. Et maintenant elle décide de lui écrire. Lui écrire comment, pourquoi concrètement? Oui au fond il y aurait tellement à lui demander, je voudrais tellement lui demander. Et les seules fois ou on en parle c'est que mon père est ivre. Et puis c'était ridicule, j'ai détesté qu'il mente sur ce qu'il faisait pour nous. Rien que la question de comment partir aussi loin de ses propres enfants? Partir, et abandonner leur éducation, tout laisser à celle qui était sa femme. Celle qui s'est occupée toute sa vie de trois petits enfants, qui a renoncé à sa carrière pendant que lui, il avait tout. Il avait vraiment tout même. Le soleil, l'argent, la maitresse. Et les enfants. Je devrais lui en vouloir. Mais on ne peut même pas lui en vouloir, on ne peut pas. C'est trop tard, et puis je ne renoncerais pas à la seule chose qu'il puisse m'offrir, de la tendresse. Et puis merde, à quoi ça m'avance d'y penser.